Mobilité | Guillaume nous parle de son double diplôme à Cranfield

Je m’appelle Guillaume, après mon bac j’ai réalisé une licence de Physique-Chimie dans l’université de Lorraine, à la suite de celle-ci j’ai rejoint Polytech Lyon en troisième année pour le diplôme d’ingénieur en matériaux.

► Quelle est la particularité de ton parcours actuel ?

En cinquième année d’école d’ingénieur je suis parti en Angleterre pour suivre le master (MSc) Aerospace Materials à Cranfield afin de valider un double diplôme à l’étranger.

► Est-ce que tu as toujours voulu faire un double diplôme ?
J’ai su assez tôt, pendant ma licence, que je voulais travailler/vivre au moins une partie de ma vie dans un pays anglophone et l’importance que Polytech donne à l’international est une particularité qui m’a attiré lorsque j’ai cherché une école d’ingénieur.

► Pourquoi avoir choisi de faire un double diplôme ? En quoi ça consiste ?
Lorsque l’opportunité de faire un double diplôme m’a été présentée pendant la première année à Polytech je savais qu’il fallait que je la saisisse. Car cela correspondait parfaitement à mon « rêve » et ce serait une preuve dans ma future recherche de travail de ma capacité à communiquer en anglais. Suivre un double-diplôme consiste à suivre une formation dans un autre établissement en même temps. Celle-ci vient enrichir la formation fournie par le premier. De plus, un double diplôme est généralement réalisé à l’étranger.

► Quand faut-il se décider pour s’inscrire au double diplôme ?
Il faut se décider tôt pour s’inscrire dans un double diplôme puisque dans le cadre de Polytech, l’élève doit acter et signer ce choix durant le premier semestre de 4^ème année c’est-à-dire au minimum 6 mois avant le départ à l’étranger.

► Quelles sont les démarches que tu as effectuées pour partir au Royaume-Uni ?
Pour l’inscription à l’école il est nécessaire d’avoir un justificatif garantissant la capacité à parler anglais (TOEFL) ainsi que les relevés de notes de Polytech traduits en anglais. À la fin de cette inscription, on reçoit une lettre CAS (Confirmation of Acceptance for Studies) qui permet de commencer la demande de VISA auprès du gouvernement anglais. Enfin, il faut aussi payer le service de santé public anglais pour la durée du séjour.

► Quelles ont été les principales étapes de la préparation de ce séjour ?
Il faut dans un premier temps garantir la volonté de départ à Cranfield, il faut ensuite réussir un test TOEFL (Cranfield demande un score minimum) pour valider l’inscription à l’université. Une fois accepté il faut décider si l’on souhaite loger sur le campus ou en-dehors. Ensuite, ont lieu les démarches auprès du gouvernement anglais. Finalement, on peut chercher un billet d’avion en sachant que pour le premier trajet, Cranfield garantit un voyage en taxi des aéroports de Londres jusqu’à Cranfield (si vous logez sur le campus).

► Comment s’est déroulé cette année d’étude à l’étranger ? Quels cours as-tu suivis ?
L’année d’étude est partagée en trois parties de quatre mois chacune. La première est réservée à des modules de cours d’une semaine chacun. A l’issu de chaque module, un compte-rendu écrit pouvant aller de 2 à 20 pages (selon les modules) est noté. Ces exercices doivent être rendus 3 semaines après la fin du module. La deuxième partie est un projet en groupe et la troisième partie est un projet individuel. Les groupes sont constitués aléatoirement par les professeurs après que tous les étudiants de Cranfield ont indiqué leurs préférences parmi une liste de sujets.
Ces deux projets sont notés sur la base d’un rapport écrit (10000 mots) et d’une présentation orale. La présentation du projet en groupe dure 30 minutes avec l’aide d’un diaporama là où celle du projet individuel est réalisée devant un poster et ne dure que 10 minutes.
Dans le cas de mon master sur les Aerospace Materials j’ai suivi les cours : « Introduction to Materials, Sustainable Aerospace Materials, Failure of materials, Finite Element Analysis, Composite Materials, Material Selection and Surface Science and Engineering ».

► Quelle spécificité de ton pays d'accueil as-tu découvert ?
Ce n’est pas tant une découverte car c’est quelque chose que l’on sait mais c’est quelque chose qu’il est dur de réaliser tant que l’on n’a pas vécu en Angleterre : l’importance de la famille royale. Elle occupe tous les journaux et est un sujet de discussion commun. L’adjectif « Royal » ou d’autre titres de noblesse deviennent alors courants que ce soit pour des entreprises ou pour divers bâtiments. J’ai moi-même vécu dans le bâtiment « Baroness Young Hall ».

► As-tu remarqué des différences entre : être étudiant au Royaume Uni et être étudiant en France ? Si oui, lesquelles ?
Une différence marquante pour moi a été au sujet du principe de laïcité. Il est au cœur de l’éducation française et il est totalement absent de l’éducation anglaise. Recevoir un cours d’un professeur habillé dans une tenue, qui, pour moi, est religieuse a été particulièrement étonnant. Une autre différence que j’ai remarquée est que les étudiants anglais ont la certitude qu’une demande d’extension de temps avant de devoir rendre un exercice noté sera accordé. Cette certitude est si absolue que les étudiants créer leur plan de travail en s’ajoutant quelques jours bien avant de demander cette extension de temps aux professeurs.

► Qu’as-tu appris de la culture anglaise ?

Les Anglais sont très polis et des queues se forment naturellement dans les lieux publics avec des ordres de passage qu’il est important de respecter.

► Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté ?

D’une part étant donné que tous les rendus notés étaient des rapports écrits, je suis maintenant bien plus à l’aise à l’écrit. D’un autre côté puisque toutes les interactions se font en anglais et bien à la suite de cette expérience je suis maintenant bien plus confiant lorsque je communique en anglais.

► Quels conseils donnerais-tu à tous ceux qui aimeraient effectuer un double diplôme ?
Mon conseil principal est de le faire. C’est une expérience géniale qui permet de rencontrer plein de gens qui viennent de partout dans le monde et c’est très enrichissant. Je conseillerai aussi de vivre sur le campus. Cela permet de participer à toutes les activités étudiantes qui y ont lieu sans se soucier des trajets à effectuer.

► Une anecdote surprenante pendant ton séjour là-bas ?
Une chose inattendue pour moi a été les matchs de Cricket qui ont lieu certains week-ends. Le Cricket est un sport très peu pratiqué en France mais il est important en Angleterre. Et essayer de comprendre les règles de ce sport lors d’un pique-nique entre amis un dimanche midi est certainement quelque chose que je n’avais pas imaginé faire lors de mes préparations avant le départ.

► Quels sont tes projets pour la suite ?
Maintenant que mon dernier stage pour Polytech est terminé, je compte chercher du travail dans l’aéronautique en Angleterre afin d’y retrouver les amis que je me suis fait pendant ce master.