Scolarité


Mobilité | Kenza nous parle de son double-diplôme à Cranfield

Kenza, nous raconte sa mobilité en double-diplôme à Cranfield et comment cela lui a permis de vivre une expérience inédite à l’European Space Agency (ESA) dans le cadre de la Young Graduate Trainee.

Je m’appelle Kenza, je suis originaire de Bordeaux où j’ai fait mes 3 ans de prépa.
Eh oui, une petite année 5/2 n’a pas échappé à mon parcours. L’objectif étant de repasser mes concours pour obtenir mieux que l’année précédente, mais le covid qui passait par là en a décidé autrement. J’arrive tout de même à Polytech Lyon où je comptais bien profiter de tout ce que l’école avait à m’apporter en termes d’enseignement et de partenariats. Je suis alors en spécialité mécanique, mais ne sais pas ce que je souhaite faire plus tard. Je décide donc de me renseigner sur les doubles diplômes et les Erasmus pour ouvrir un peu mes horizons.

Le double diplôme de Cranfield était très attrayant, j’avais entendu beaucoup de bien de l’école et des opportunités qui en découlaient. Je voulais tenter une formation dans l’aérospatiale bien que celle-ci n’apparaisse pas dans la liste des partenariats Cranfield-Polytech, ce qui était un très léger risque qui a finalement payé.

Le double diplôme consiste à suivre des cours sur un thème spécifique, dans mon cas Astronautics and Space Engineering, et ce durant une année entière.
Dans cette formation, trois cours sont obligatoires : propulsion, système, et astrodynamique. Tandis que deux autres cours sont à sélectionner parmi une liste de possibilités. Il y a ensuite les cours optionnels qui ne sont pas notés mais peuvent simplement ouvrir des perceptives.
 

Kenza Battaglia
Kenza Battaglia

Dans ce cas de figure, le challenge est en général l’anglais et le niveau des cours. Polytech a deux prérequis pour accéder à ces doubles diplômes, un TOEFL à 92 et une moyenne générale satisfaisante sur les deux premières années d’école. Ces conditions ne sont pas à prendre à la légère, car arrivé là-bas il faut être sûr de pouvoir tenir la cadence. Comme partout on se relâche lors des cours en pensant tout donner aux examens, et c’est totalement normal, or en Angleterre aucun contenu papier n’est donné lors des cours. Et ce que dit ce professeur avec un Anglais britannique rapide et très prononcé pourrait bien vous être très utile par la suite. Mais pas de crainte car énormément de progrès peuvent être fait sur place si le cœur y est 

L’année se divise en deux semestres : un premier pour les cours et le projet de groupe, et un second pour le projet individuel. Or, la possibilité est donnée aux élèves de réaliser un stage à la place de ce projet individuel. J’ai opté pour la deuxième option en trouvant un stage au CNES de Toulouse sur le contrôle thermique d’un habitat lunaire.

Avant mon retour en France, Cranfield a organisé énormément de rencontres avec des professionnels de l’aérospatial (Airbus, Thales, Ariane, ESA…). C’est ainsi que j’ai entendu parler du programme de l’Agence Spatial Européenne pour les jeunes diplômés, le Young Graduate Trainee, qui s’apparente à un CDD de 1 an dans l’industrie. Il faut postuler dès novembre 2022 pour une rentrée en octobre 2023, et donc déjà avoir très tôt une idée très précise de ce que l’on souhaite faire plus tard. Tout le monde postule en Europe et la compétition est rude, c’est pourquoi Cranfield met à disposition des services afin de mieux valoriser son CV, sa lettre de motivation, ou se préparer à des entretiens.

C’est pour moi un rêve qui se réalise car travailler à l’ESA sur le long terme est le projet d’une vie, alors pouvoir y accéder même pour une courte durée est une opportunité immense.
Si j’avais un conseil à donner à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une carrière similaire, je dirais que rester sur le même chemin est, au commencement, la meilleure marche à suivre. Dans mon cas, j’ai suivi les cours de thermique de Cranfield. J’ai eu en charge la gestion de la thermique lors de mon projet de groupe, puis j’ai réalisé un stage sur la thermique au CNES. Ainsi, il semblait naturel que je postule pour de l’analyse thermique à l’ESA pour optimiser mes chances d’y entrer.

Bien évidemment d’autres thématiques du spatial me passionnent mais, après avoir discuté avec bon nombre de scientifiques, il m’a été chaudement conseillé de commencer ma carrière avec une spécialisation, et que par la suite ma carrière divergerait naturellement. En effet, nous sommes intéressés par tant de choses qu’il est parfois dur de mettre le focus sur un unique sujet, mais c’est une erreur de penser que les choix que nous faisons aujourd’hui déterminent le reste de nos vies, ils les dessinent seulement.

Pour revenir au double diplôme de Cranfield j’ajouterais que de bonnes qualités relationnelles vous seront nécessaire. Le campus qui constitue la ville se situe à la campagne et le manque de vie sociale peut être dur pour le moral. Se faire des amies rapidement sera le meilleur moyen de créer des souvenirs lors de voyages dans les villes proches d’Oxford, Cambridge et Londres. Mon petit conseil serait aussi de se détacher des étudiants français qui sont en grand nombre dans l’université. Entendre sa langue peut être rassurant au début mais pour créer une expérience vraiment enrichissante il vaut parfois mieux se tourner vers les étudiants internationaux et britanniques qui ont quelque chose de différent à vous apporter.

À l’approche de l’obtention de mon diplôme et de la fin de ces trois années d’études, je me remémore les bons souvenirs vécus à Polytech au sein du BDE et en colocation avec mes amis. J’ajoute à cela les merveilleux moments passés en Angleterre avec des étudiants de tous pays qui m’ont tant apporté. Je peux me lancer dans la vie avec un regard ouvert, en me rappelant que nos parcours et nos échecs ne définissent pas les réussites de demain !

Publié le 15 avril 2024 Mis à jour le 9 avril 2025